Tout part d'une première question adressée à Bergson: comment se fait-il que dans sa conception de la durée, il soit si peu question des affects qui pourtant nous donnent accès au temps: l'attente, le regret, le deuil, la mélancolie? Comment expliquer que le temps ne soit jamais évoqué dans ses aspects les plus destructeurs? Et pourquoi nous invite-t-il toujours à épouser l'écoulement de la durée? Est-ce justement pour ignorer ces aspects? Mais il y a une deuxième question, inverse de la première, qui peut aussi lui être adressée: si, comme l'affirme Bergson, la durée est synonyme de mémoire, comment peut-on penser un authentique sens de l'avenir? La liberté peut-elle être autre chose que la reprise de tout notre passé? Un Bergson mélancolique? Ce livre est une réponse du bergsonisme à ces questions.